L’humour est souvent le révélateur d’une pensée plus sérieuse.
Si vous cherchez des blagues sur les avocats, vous allez en trouver des centaines sur internet, généralement en anglais.
Par exemple sur ce site.
Pourquoi ces blagues sont-elles en anglais ? Parce que les « Lawyers jokes » sont un genre particulier d’humour aux Etats-Unis. Ces blagues se subdivisent en deux courants, qui reposent chacun sur un postulat distinct.
Le courant n° 1 repose sur l’idée selon laquelle un avocat est quelqu’un qui aime l’argent et qui se fait payer très cher pour des prestations peu consistantes.
Cela donne des blagues comme:
Un homme demande à un avocat: « Quel est le montant de vos honoraires ? ».
L’avocat lui répond qu’il est de 10.000 dollars pour trois questions.
L’homme lui demande alors: « N’est-ce pas un peu excessif ? » et l’avocat lui répond:
« Non. Quelle est votre troisième question ? ».
Le courant n° 2 repose quant à lui sur l’idée plus générale qu’un avocat est tout simplement quelqu’un de détestable.
Un exemple de blague relevant du courant n° 2 est la suivante (elle est citée dans les films « La guerre des Roses » et « Philadelphia ») :
What do you call 500 lawyers lying on the bottom of the ocean?
A good start…
VF : qu’est-ce que cinq cent avocats au fond de l’océan ?
Réponse : un bon début…
Comme on le voit, il n’y a pas vraiment besoin de connaissances juridiques pour comprendre les blagues anti-avocats.
Pour autant, elles n’ont pas autant de succès en France qu’aux Etats-Unis.
Cela se comprend aisément pour les blagues du courant n° 1. Difficile de faire rire en France avec l’idée que l’avocat est âpre au gain, alors que l’avocat français est soumis à des règles assez contraignantes quant à ses honoraires, et que le désintéressement est une règle essentielle de la profession d’avocat…
Mais cela n’explique pas l’insuccès en France des blagues du courant n° 2.
La seule explication ? C’est que nous aimons nos avocats !
Bruno DONDERO