Je reprends le contenu de ce post, qui a disparu pour des raisons informatiques m’échappant. J’en profite pour l’actualiser au vu des très intéressants échanges de ces derniers jours avec des participants au MOOC Sorbonne DE de plusieurs pays africains.
J’y écrivais les deux raisons pour lesquelles les MOOCs étaient particulièrement adaptés à l’Afrique, ou l’inverse, d’ailleurs. Je faisais suite en cela à un article très intéressant paru dans le Monde, sous la plume de M. Serge Michel, et intitulé (beaucoup est déjà dit): « les MOOCs donnent des ailes aux Africains » (http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/05/04/les-moocs-donnent-des-ailes-aux-africains_4411192_3212.html).
La première raison, c’est que les MOOCs permettent un accès au savoir libéré des contraintes matérielles. Vous habitez très loin de l’Université, les transports en commun sont défaillants, vous travaillez aux heures de cours, vous avez des enfants qu’il vous faut garder et qu’il est difficile de garder silencieux dans l’amphithéâtre bondé ? Les MOOCs apportent une solution, au moins partielle, à ces problèmes. Vous pouvez suivre des cours à distance, par le biais de votre ordinateur. Oui, il faut un ordinateur, et une connexion internet qui fonctionne. Parmi les échanges que j’ai eus avec des étudiants, certains me disent que les vidéos en direct que nous proposons dans le cadre du MOOC Sorbonne DE s’interrompent fréquemment du fait de leur connexion. C’est dommage, mais vous pouvez consulter les vidéos en bas débit, et nous mettons même en ligne une version audio.
là, on peut évoquer le partenariat entre l’Université Paris 1 et l’école Esam à Lomé, au Togo: http://www.village-justice.com/articles/Etudier-Sorbonne-depuis,15447.html
La seconde raison tient à la diffusion de la culture juridique française, du droit français et de la langue française. Un MOOC permet de faire connaître le droit français, ce qui est aussi à l’avantage de celui-ci.
Un droit qui n’est pas connu n’est pas pratiqué, et c’est un droit qui disparaît. Ensuite, c’est la culture juridique française et l’usage de la langue française qui réunissent les juristes francophones, en France et hors de France. Si votre droit n’est pas le droit français mais qu’il est d’inspiration française, et si vous l’exprimez en français, alors vous avez beaucoup de valeurs communes et de points de rapprochement avec le droit français. Il est très intéressant de confronter le droit français aux autres droits d’inspiration française, à cet égard.
Les MOOCs peuvent aussi être d’une grande aide à la francophonie, même si celle-ci n’a pas encore, me semble-t-il, saisi cette opportunité.
Bruno DONDERO